concert de soutien (financement?) à l’occasion de l’incarcération du meurtrier néo nazi allemand Hendrick Möbus, de la part de Nokturnal Mortum, sous bannière blood & honour, selon les images d’archives
Tag: Meurtres
idéologie en musique et stratégie face à l’hostilité
article 3 mars 2016
Du 21 au 24 juillet 2016, le petit village de Simandre sur Suran dans l’Ain accueille pour la 2ème année consécutive le « festival viking » Ragnard Fest.Au-delà des animations folkloriques (combats, présentation d’armes ou de troupes slaves), la presse locale s’interroge timidement sur la présence du groupe ukrainien Nokturnal Mortum qui affichait il y a quelques années ses sympathies pour le IIIème Reich. Quels sont actuellement les liens entre musique viking, fascisme, et nazisme ?
Il y a une vingtaine d’années, Nokturnal Mortum assumait son appartenance à la scène NSBM (National Socialist Black Metal), et plus largement à l’idéologie « nazie » du Pagan Front tout en se distançant du “nazisme vaincu” d’Hitler.
Le groupe a bâti sa renommée à l’aide de croix gammées et de chansons ouvertement antisémites :
“Everything I Own Is Given To The damned jewish tribe My Blood Is Calling Me, And I Won’t Calm Down Until I Taste The Smell Of their blood The Moon Whispers About The Darkness The Stars Are Leading Me Through The Clouds Silver People With White Skin Are Gathering To Perform A Rite The Wisemen Are Cursing On The jewish scum And I See The WHITE MAN’S POWER! Spit In jewish faces, Cut them Into Pieces Let them Choke With their Lie Let The Woods Grow Up On their corpses ONLY WHITE MAN’S POWER! We Are The Only Ones To Have The Right For This Land!” « The Call of Aryan Spirit » de l’album NeChrist (Нехристь), 1999, réédité 14 fois depuis.
Depuis quelques années, le groupe a supprimé ses références au nazisme, mais a conservé ses déguisements macabres et son public.
Ce n’est pas le seul groupe sulfureux. Le leader Rob Darken alias Robert Fudali alias Lord Wind du groupe polonais Graveland est connu pour ses déclarations en faveur de la suprématie de la « race aryenne », contre la « judéo-chrétienté », et pour de nombreux propos antisémites sur la prétendue existence d’un « complot juif ».
Cela n’empêche pas les organisateurs de faire figurer Graveland en tête d’affiche, aux cotés de Nokturnal Mortum, Kroda, ou de Naer Mataron. Ce dernier est connu en Grèce comme le groupe de métal du député Giorgos Germenis, à la fois bassiste du groupe, coupable d’agression à tendance raciste, et numéro trois… du Parti criminel et néonazi Aube Dorée.
Germenis n’hésite pas à poser en cartouchières, armé de couteaux, … Avec sa bande, Il a agressé des vendeurs a la sauvette en septembre 2012, puis attaqué le maire d’Athènes en mai 2013 .
Le 28 septembre 2013, un militant d’Aube Dorée assassine Pavlos Fyssas, encerclé de 10 complices. 4000 armes ont été découvertes suite aux perquisitions.
(mise à jour : germinis a effectué 18 mois de rétention préventive, le procès a repris fin juin 2016,
76e journée d’audience lundi 18 juillet 2016 http://goldendawnwatch.org/)
Les liens entre certains groupes de métal présents
et l’idéologie antisémite nazie sont multiples.
Cependant, on aurait tord de considérer
que ces musiciens sont de « simples admirateurs » d’Hitler.Ils s’inscrivent dans la mouvance « Folkish », et plus largement dans l’idéologie Odaliste.
« Folkish » est la contraction des termes « Folk » et « Volkish ».
Cette mouvance entend mêler musique Folklorique pré-chretienne, Métal
et mouvement Volkisch, courant intellectuel issu de l’Allemagne de la fin du XIXème siècle
qui mêlait spiritualité païenne, mythologie germanique, anti-monothéisme et antisémitisme.
Les courants néo-Volkisch se revendiquent de cet héritage,
en affirmant une identité blanche, païenne et mystique
en opposition thématiques contemporaines
comme la modernité, le libéralisme ou encore l’immigration.Les paroles ont souvent pour thèmes la nature, la guerre, le passé médiéval et mythologique, dans une rhétorique romantique. La radicalité n’est pas omniprésente, voir absente dans les paroles de certains groupes.
Elles mettent toutefois toujours en valeur la Weltanschauung,
qui désigne la conception du monde selon sa sensibilité,
c’est-à-dire selon une grille de lecture identitaire et xénophobe.
Les disques sont parfois présents au coté de grands groupes de métal, dans les grandes surfaces culturelles, les disquaires spécialisés, les disquaires VPC complaisants, depuis 20 ans, mais maintenant la musique Folkish est très majoritairement distribuée par le biais d’internet et les plateformes de téléchargement légal de musiques populaires actuelles : itunes, … tout cela jouant un rôle « validant ».Les pères conceptuels de la musique Folkish sont les meurtiers
Kristian Vikernes (également terroriste (destructions d’églises) et créateur de jeu de rôle odaliste)
et Hendrik Möbus, dans les années 1990.
Ils sont également considérés comme les pères du NSBM.
Idéologues païens, identitaires, ultranationalistes « patriotes », « dissidents » « anti-système »,
ils ont développé leur influence même derrière les barreaux de leur prison en Norvège et en Allemagne.La mouvance Folkish s’inscrit dans l’idéologie Odaliste, née dans les années 1990 également. Issue de la rune « othalan » de la mythologie germanique, elle signifie « propriété, domaine », et désigne l’idée que les traditions ancestrales d’une communauté sont supérieures aux cultures extérieures, en se basant sur les croyances de la mythologie germanique, et par extension, scandinave, grecque, slave ou romaine. L’Odalisme a pour objectif de faire renaître les cultures européennes polythéistes, qui seraient toutes issues d’une même religion datant de la Préhistoire, et qui aurait évolué avec les peuples (vikings, aryens slaves, ariens germaniques, aryens latins, celtes…) et les déplacements.
L’Odalisme s’inspire du nationalisme « Blut und Boden » (le sang et le sol) de la fin du XIXème siècle en Allemagne, qui considère l’ascendance (le sang) et la paysannerie (le sol) comme origine raciale essentielle du peuple.
Le « Blut und Boden », tout comme l’idéologie Volkish, ont fortement imprégné l’idéologie nazie,
en justifiant la « pureté de la race » allemande, la destruction d’autres peuples et l’appropriation d’autres territoires.L’Odalisme est ainsi violemment antisémite et xénophobe.
Les juifs sont perçus comme un peuple à part, comme un « autre Volk » libéral et insoluble dans les « peuples blancs européens », reprenant ainsi les théories Volkish du XIXème siècle.
Pour préserver la pureté de la « race » et les traditions ancestrales propres, l’immigration et le métissage sont également rejetés.Pendant la 2nde guerre mondiale, la rune Odal fut utilisée comme emblème de la 7ème division SS de volontaires de montagne Prinz Euge, ou encore dans les images de propagandes des Jeunesses Hitlériennes. De 1952 jusqu’à leur interdiction en 1994, elle était l’emblème des Wiking Jugend, une organisation néo-nazie basée sur les Jeunesses Hitlériennes. Odal était également le nom d’un magazine néo-nazi de l’idéologue Richard Walther Darré. Mais Vikernes se défend et assume la paternité de la définition actuelle de l’Odalisme : « il n’est pas un terme entaché par l’Histoire »…
Cette idéologie Odaliste est actuellement présente dans de nombreux pays européens, via le « Pagan Front », directement inspiré du « Heathen Front ». Le « Heathen Front » est resté en lien avec le « Pagan Front » via différents concerts conjoints et soutiens publics.
La branche norvégienne est la plus ancienne (Norvegian Heathen Front, ou NHF) : elle a été fondée en 1993, dans la proximité de Vikernes qui a gardé contact avec le NHF même durant son emprisonnement en lui transmettant plusieurs articles. C’est Mobus qui fonde la branche allemande, la plus active, en 1998 (Allgermanische Heidnische Front, ou AHF). Des sections en Suède, Danemark, Hollande, Canada, Russie et Etats-Unis apparaissent dans la fin des années 1990 et le début des années 2000.
Le « Pagan Front » fédère historiquement les groupes slaves tels que Graveland, Nokturnal Mortum ou Kroda, et la scène grecque radicale, via Der Sturmer, groupe de NSBM de Georgios Germinis. Son album culte, « The Blood Calls for W.A.R. » comporte l’acronyme assumé de « White Aryan Race ». Le « Pagan Front » permet de rassembler Volkish metal et NSBM, et d’en assurer la publicité et la diffusion.
- « nous comprenons notre musique comme un moyen adapté de transmettre un message qui peut aller au-delà du simple plaisir esthétique. L’auditeur devrait être encouragé à penser. Nous voudrions qu’il se réfère au paganisme, entendu et compris comme nous l’entendons et le comprenons. Et c’est pour cela que nous cherchons à motiver nos compagnons et nos fans sur l’activisme politique »
(Pagan front, Ablaze n°4, mai/juin 2008)
Le Pagan Front a publié une série d’anthologies-manifeste qui, avec ses trois volumes (1999, 2003, 2007) définit ouvertement les bases du mouvement :
- Le premier de ces disques a en partie officialisé le terme de « National Socialist Black Metal »
- Le deuxième a précisé les intentions et les origines à travers l’article reproduit à l’intérieur (intitulé : the Pagan Front – Return of the Iron Reich of Black Metal)
- Le troisième est accompagné d’une liste de « commandements » : « Fiers Nationaux-Socialistes, Contre toute influence judéo-chrétienne, Tolérance zéro pour les ennemis de notre race, Unissons-nous sous le vaisseau du svastika, et ainsi de suite, pour poser les fondements idéologico-politiques qui sont à la base de l’organisation et que les groupes affiliés supportent ».
La stratégie du mouvement païen Odaliste via le Pagan Front pour s’élargir est métapolitique. Il s’agit d’investir les domaines idéologiques et culturels (notamment la musique), en partant du « peuple », avant de pouvoir à terme influencer naturellement les sphères du pouvoir à présenter une élite blanche ultra-nationaliste. L’objectif n’est pas à priori politique, mais cherche à influencer le peuple pour un retour des valeurs polythéistes pré-chrétiennes.
Dans cette perspective, où les idées influencent les valeurs sur lesquelles se réfèrent la société, la diffusion de musique Folkish par Internet, la diffusion de supports enregistrés vynils, cassettes, dvd, compact disc, la création de jeu de rôle (Vikernes), le blogging (Vikernes), tout comme la tenue d’un Festival dans l’Ain, peut être un moyen d’approche et de diffusion d’idéaux néo-nazis auxquels beaucoup de ces groupes se réfèrent directement. Ce festival Folkish, surnommé naïvement « Festival Viking », représente un danger pour un public qui n’est pas informé, participe à propager des idéaux néo-nazis au grand public, et se traduit comme une démonstration de force des idéologues Odalistes.
french tribute
Ηχητικό Ντοκουμέντο – Ο Λαγός για τη δολοφονία Φύσσα!
Ένα μήνυμα για μια κλήση στο προσωπικό κινητό του Νίκου Μιχαλολιάκου το βράδυ της δολοφονίας του Παύλου Φύσσα μαρτυρούν ότι ο αρχηγός της Χρυσής Αυγής γνώριζε απ’ την πρώτη στιγμή ότι χρυσαυγίτες δολοφόνησαν τον 34χρονο μουσικό.
https://www.youtube.com/watch?v=v9DJX3Cf3iA
Un message pour un appel vers mobile personnel Nikos Michaloliakos la nuit de l’assassiner Fyssas Paul a témoigné que le chef de la Golden Dawn savait dès le premier moment que chrysafgites assassiné 34 ans musicien.
Armes, camps, proxénétisme… les activités criminelles d’Aube dorée
Assassinat de Pavlos FYSSAS
Le 18 septembre 2013, Yorgós Roupakiás ((Γιώργος Ρουπακιάς)) un militant d’Aube dorée poignarde à mort un militant antifasciste de 34 ans, le rappeur Pávlos Fýssas, à la sortie d’un bar dans la banlieue d’Athènes. Il est arrêté et reconnaît les faits.
De rapport témoin oculaire:. “Autour de 24:00 un groupe de 15-20 fascistes, portant des T-shirts noirs et des pantalons militaires et des bottes, a été déployé dans la rue P. Tsaldari Pendant ce temps, Pavlos se promenait avec sa petite amie et un autre couple quand il a été repéré par les fascistes en criant “ce que vous cherchez ici, vous savez qu’il n’y a pas de place pour vous ici”. les fascistes ont pourchassé les deux couples dans la rue P. Tsaldari vers l’avenue Gr. Lampraki, d’où d’une autre rue, un nouveau groupe d’environ 10 fascistes est sorti et a entouré les gars. a ce moment, une voiture a conduit vers lui par une rue à sens unique ; à l’arrêt, le conducteur est sorti et a poignardé Pavlos au cœur et dans l’abdomen
L’émotion populaire est forte et plusieurs milliers de manifestants se rassemblent pour protester contre cet assassinat politique. Le parti a nié toute implication dans les faits expliquant une « exploitation politique ».
Le 28 septembre 2013, Nikólaos Michaloliákos et quatre autres députés sont arrêtés par la police dans le cadre de cette enquête.
Roupakias est arrêté le soir même et ses liens étroits avec Aube dorée sont rapidement mis à jour. Le militant néonazi est en effet employé, tout comme sa femme et sa fille, par la section locale du parti.
L’enquête policière s’oriente rapidement vers le parti néonazi Aube dorée, dont les locaux sont perquisitionnés dès le lendemain de l’assassinat. Le même jour, 5000 personnes, manifestent dans les rues de Keratsini.
Les obsèques de Fýssas, célébrées le 19 septembre 2013, rassemblent près de 2000 personnes.
Au cours de la semaine suivante, les manifestations antifascistes se multiplient tandis que l’enquête policière se poursuit. Le 27 septembre, les députés d’Aube dorée menacent de démissionner pour protester contre la mise en cause de leur parti dans la mort de Fýssas. Le samedi 28 septembre, le chef historique d’Aube dorée, Nikólaos Michaloliákos (Νικόλαος Μιχαλολιάκος), quatre autres députés et douze membres du parti sont arrêtés.
Christian VIKERNES ᛟ
ᛟ kristian « varg » vikernes
Meurtre, terrorisme, prison, …
idéologue païen 9 livres, de nombreux textes et interviews, …
9 livres et de nombreux écrits + video-blog
création d’un jeu de rôle
13 albums burzum (sous le pseudonyme Count Grishnacht)
enfant il a vécu en irak avec son pere ingénieur informaticien de saddam hussein
1993 MEURTRE en norvege
le 10 août 1993, Kristian Vikernes tue à coup de couteaux son ancien mentor Euronymous, après l’enregistrement d’un album en commun. Lors de son arrestation, le 19 août 1993, la police trouve chez lui 150 kilos d’explosifs et de nombreuses munitions : il expliquera en 2009 que ces armes lui étaient nécessaires pour “défendre la Norvège”. En mai 1994, alors que le mobile précis de l’assassinat d’Oystein Aarseth reste inconnu (sont évoqués une rivalité grandissante entre les deux protagonistes, un différend financier mais aussi le goût de Vikernes pour les phénomènes médiatiques aptes à propager ses idées), il accueille d’un sourire sa condamnation à vingt-et-un ans de prison pour le meurtre d’Euronymous et l’incendie de trois églises.
The ‘nazi ghost’ has scared millions of Europeans from caring about their blood and homeland for sixty years now, and it is about time we banish this ghost and again start to think and care about the things that (whether we like it or not) are important to us. Varg vikernes
PRISON, ANTISÉMITISME ET PAGANISME RADICAL
En prison à Oslo, où il restera jusqu’en 2009 (après une tentative d’évasion ratée en 2003), il continue à sortir des albums sous le nom de Burzum, à l’aide d’un simple clavier qu’il utilise dans sa cellule pour composer de la musique “médiévale électronique”. Il a également accès à un ordinateur, ce qui lui permet de perfectionner et de diffuser, grâce à son site Internet, une idéologie fondée sur la défense de la “race” européenne, et sur la haine profonde des immigrants et des juifs. Tout le présente comme le fondateur du “Allgermanische heidnische front (AHF)”, une association de “tribus païennes néonazies”, ce qu’il dément dans une interview datant de 2004, à en croire la retranscription publiée sur son site. S’il se défend en 2005 d’être spécifiquement “nazi” (critiquant la dimension “socialiste” de l’idéologie d’Adolf Hitler), il explique à de nombreuses reprises les principes de l’odalisme (un courant néopaïen germanique), et s’intéresse beaucoup à la religion odiniste Asatru, des mouvances largement considérées comme néonazies.
Vikernes est un adepte de la religion Ásatrú. Il aida à la création du mouvement Odaliste et a cofondé le « Allgermanische Heidnische Front » & le Norsk Hedensk Front (Front païen norvégien). Vikernes est l’auteur de plusieurs courts travaux sur sa weltanschauung, « Vargsmål » (littéralement : « le discours de Varg »), « Irminsûl » et « Germansk Mytologi og Verdensanskuelse ». Vikernes utilise volontiers les traditions germaniques comme source d’inspiration.
2009 Vikernes en france Ses dernières interviews, à l’occasion de la sortie des derniers albums de Burzum en 2012 et en 2013 (oscillant entre musique électronique expérimentale et retour à la violence du black metal) ont été également l’occasion de véhiculer ses idées. “Lorsque ta vie est menacée ou lorsque la survie de ta nation est menacée, tu as le droit de te défendre, et violemment si cela est nécessaire. (…) Nous finirons par nous révolter quand nous n’aurons plus le choix et ensuite nous assisterons à un gigantesque massacre en Europe”, décrit-il dans une interview à Radio Metal. “Je suis un peu préoccupé par d’autres projets assez énormes, donc je ne pourrai peut-être pas être en mesure de faire quoi que ce soit musicalement ces prochaines années”, dit-il encore sur le site de La Grosse Radio. Des déclarations pouvant faire référence aux réalisations expérimentales de sa compagne, également arrêtée le 16 juillet, qui s’est lancée dans la production de films mettant en scène Vikernes dans sa découverte du culte de l’ours par les hommes de Neandertal.
C’est toutefois directement sur son site personnel, avec une série de textes portant sur la “guerre en Europe”, qu’il s’est violemment attaqué à Anders Breivik. Ces diatribes violemment antisémites reprochent notamment au tueur d’Oslo d’être “franc-maçon” et “sioniste” : Vikernes lui conseille de se “suicider” pour avoir tué “plus de Norvégiens que ne l’ont fait les musulmans en quarante ans”.Le leader de Burzum a pourtant fait partie des 530 personnes à avoir reçu le manifeste de Breivik, le jour du massacre du 22 août 2011.
2014 Du sursis requis à l’encontre du néonazi norvégien « Varg » Vikernes
DES POSTS DE BLOG INCITANT À LA HAINE & UNE « MENACE POTENTIELLE » Surnommé « Varg » (loup en norvégien), l’homme de 40 ans a été arrêté le 16 juillet dans le cadre d’une enquête du renseignement intérieur avec son épouse française à leur domicile de Salon-la-Tour, en Corrèze, sur des soupçons de visées terroristes. L’interpellation du couple avait été justifiée, selon le ministre de l’intérieur de l’époque, Manuel Valls, par la nécessité face au terrorisme « d’agir avant, et non pas après ». Les autorités estimaient que Vikernes, « proche de la mouvance néonazie », était « susceptible de préparer un acte terroriste d’envergure » et « constituait donc une menace potentielle ».
Hendrik Albert Viktor Möbus ᛟ
Hendrik Albert Viktor Möbusᛟ
Deutsche Heidnosche Front / heathen front
groupe nsbm : ABSURD
label NSBM : Darker Than Black (231 références produites)
MEURTRE
Le groupe de l’infamie, ses membres ont assassinés Sandro Beyer agé de 15 ans en 1993.
au motif que Beyer était au courant d’une relation illicite de Schauseil avec la mère d’un camarade de classe, et de rumeurs … Le 29 Avril à Sondershausen, Möbus, Schauseil et Kirchner attirent Beyer à un rendez-vous, et l’étranglent avec un cable électrique. Schauseil a tenté une défense d’aliénation mentale, affirmant que des voix dans sa tête lui ont dit de tuer Beyer. Cela a été, cependant, rejeté par la cour,
en raison de la déposition du psychiatre qui a travaillé avec Schauseil après l’arrestation initiale.
1993 PRISON
En prison, Möbus a pu continuer avec l‘orchestre sous le nom temporaire « dans Ketten » (l’allemand pour “dans les chaînes”);
après l’assassinat, c’est devenu un groupe culte néo-nazis. L‘orchestre de Thuringe Pagan Madness montre sur sa pochette
la tombe de Sandro Beyer assassiné, et à l’intérieur “La couverture montre la tombe de Sandro B. assassiné par horde absurde 29/04/93 AB».Les membres du groupe ont été mis en liberté conditionnelle en 1998, parce qu’ils étaient mineurs quand ils avaient commis leur crime.
1998 NAZI
Peu de temps après sa libération, Möbus a violé les termes de sa libération conditionnelle lors d’un concert il a effectué la “Hitlergruß”, une sorte de salut utilisés dans le Troisième Reich, ce qui est illégal en Allemagne.
2001 White power u$a
libération conditionnelle a été révoquée par conséquent. Il a réussi à fuir vers les Etats-Unis, où il a rencontré William Luther Pierce, mais il a été capturé.
William Luther Pierce, né le 11 septembre 1933 et mort le 23 juillet 2002, est un scientifique américain (docteur en physique) et surtout, un idéologue raciste d’extrême droite, promoteur du racialisme et du « pouvoir blanc » (white power).
William Luther Pierce fonde en 1974 son propre parti, National Alliance, dont le programme est la ségrégation raciale et la lutte pour le salut de la race blanche et qui entretient des relations avec le Parti nazi américain.
Sous le pseudonyme d’Andrew McDonald, W. L. Pierce est connu pour avoir écrit Les Carnets de Turner (The Turner Diaries), roman d’anticipation où est décrit un coup d’État mené aux États-Unis par des suprémacistes blancs (cet ouvrage est considéré par l’Anti Defamation League comme ayant inspiré, par les scènes d’attentat décrites, plusieurs terroristes américains d’extrême droite comme Timothy McVeigh1). Il écrit Hunter, un roman s’inscrivant dans le même registre.
William Pierce a contribué à nombre d’émissions radio destinées à promouvoir ses vues politiques et l’édition de musique racialiste.
2003 prison : Möbus a été arrêté par les policiers américains, a son retour des courses, se brisant le coude dans le processus. En 2001, sa demande d’asile a été rejetée, il a été renvoyé à la prison pour les trois dernières années pour meurtre. Pour s‘etre moqué de sa victime et pour la Hitlergruß il a été condamné à une nouvelle peine de vingt-six mois. Le 15 mai 2003, il a de nouveau été condamné à quatre ans de prison. La condamnation pour assassinat de Hendrik Möbus est régulierement occultée de ses biographies, Prénom modifié en Ronald (humour anti macdo) https://en.wikipedia.org/wiki/Absurd_%28band%29
Möbus continue son parcours dans la productions de disques en allemagne, il rencontre ses héritiers lors des concerts NSBM & Folkish qu’il organise en Allemagne puis en République Tchèque, désormais en italie en collaboration avec les Hammer-Skins locaux. Sans oublier avec les groupes qui sont aussi ses soutiens.
Nokturnal Mortum soutien Hendrick Möbus en mobilisant des concerts.
(18 septembre 2013) NI OUBLI NI PARDON PAS D’AGRESSION SANS RIPOSTE
NI OUBLI NI PARDON PAS D’AGRESSION SANS RIPOSTE
meurtre de Pavlos Fyssas …
Le 18 septembre 2013, Yorgós Roupakiás ((Γιώργος Ρουπακιάς)) un militant d’Aube dorée poignarde à mort un militant antifasciste de 34 ans, le rappeur Pávlos Fýssas, à la sortie d’un bar dans la banlieue d’Athènes. Il est arrêté et reconnaît les faits.
De rapport témoin oculaire:. “Autour de 24:00 un groupe de 15-20 fascistes, portant des T-shirts noirs et des pantalons militaires et des bottes, a été déployé dans la rue P. Tsaldari Pendant ce temps, Pavlos se promenait avec sa petite amie et un autre couple quand il a été repéré par les fascistes en criant “ce que vous cherchez ici, vous savez qu’il n’y a pas de place pour vous ici”. les fascistes ont pourchassé les deux couples dans la rue P. Tsaldari vers l’avenue Gr. Lampraki, d’où d’une autre rue, un nouveau groupe d’environ 10 fascistes est sorti et a entouré les gars. a ce moment, une voiture a conduit vers lui par une rue à sens unique ; à l’arrêt, le conducteur est sorti et a poignardé Pavlos au cœur et dans l’abdomen
L’émotion populaire est forte et plusieurs milliers de manifestants se rassemblent pour protester contre cet assassinat politique. Le parti a nié toute implication dans les faits expliquant une « exploitation politique ».
Le 28 septembre 2013, Nikólaos Michaloliákos et quatre autres députés sont arrêtés par la police dans le cadre de cette enquête59,60.
Roupakias est arrêté le soir même et ses liens étroits avec Aube dorée sont rapidement mis à jour. Le militant néonazi est en effet employé, tout comme sa femme et sa fille, par la section locale du parti.
L’enquête policière s’oriente rapidement vers le parti néonazi Aube dorée, dont les locaux sont perquisitionnés dès le lendemain de l’assassinat. Le même jour, 5000 personnes, manifestent dans les rues de Keratsini.
Les obsèques de Fýssas, célébrées le 19 septembre 2013, rassemblent près de 2000 personnes.
Au cours de la semaine suivante, les manifestations antifascistes se multiplient tandis que l’enquête policière se poursuit. Le 27 septembre, les députés d’Aube dorée menacent de démissionner pour protester contre la mise en cause de leur parti dans la mort de Fýssas. Le samedi 28 septembre, le chef historique d’Aube dorée, Nikólaos Michaloliákos (Νικόλαος Μιχαλολιάκος), quatre autres députés et douze membres du parti sont arrêtés.
… puis éliminations de Giogios Foudoulis et d’Emmanuel Kapelonis en représailles
Le 1er novembre 2013, deux membres du parti (Emmanuel Kapelonis, 22 ans, et Giorgos Foudoulis, 27 ans) sont assassinés par un groupe « les Pouvoirs révolutionnaires combattants du peuple », en représailles de cet assassinat61.
1er novembre 2013, deux membres d’Aube dorée sont assassinés devant un local du parti à Athènes. Le double meurtre est revendiqué le 16 novembre par un groupe d’extrême gauche jusqu’alors inconnu, en représailles de l’assassinat de Pávlos Fýssas7.
Le procès de 69 membres d’Aube dorée, dont le chef Nikólaos Michaloliákos et Christos Pappas, qui devait se tenir à la prison de Korydallos, est suspendu dès le premier jour, le 20 avril 2015, et reporté pour des raisons de procédure au 7 mai. Les accusés sont soupçonnés d’être aux commandes d’une organisation criminelle. Parmi les accusés figurent les auteurs présumés du meurtre de Fýssas et de deux autres agressions : la tentative de meurtre de quatre pêcheurs égyptiens en juin 2012 et l’attaque de syndicalistes communistes en septembre 2013.
Un mois après le meurtre du rappeur Pavlos Fyssas, les autorités n’en finissent plus de démanteler le réseau criminel du parti d’extrême droite. Pourquoi le musicien, qui était grec, a-t-il été visé par les néonazis ? «Libération» a reconstitué les derniers jours de la victime.
- Grèce : comment Aube dorée a tué un rappeur
Sur le buffet du salon, les photos forment un petit autel à la mémoire du fils perdu : Pavlos au mariage de sa sœur, Pavlos en concert ou encore Pavlos adolescent. C’était un beau garçon, avec d’immenses yeux noirs, un joli sourire. «Un grand cœur surtout. Tout le monde s’attachait immédiatement à lui», murmure Magda, sa mère, hypnotisée par les images des jours heureux. «Je ne l’ai pas vu ce soir-là. Mais je voudrais tellement pouvoir remonter le temps, lui déconseiller de sortir, le retenir», chuchote-t-elle, la voix brisée. Derrière elle, Panagiotis, le père de Pavlos, ne réagit pas, muré dans sa douleur. Depuis le meurtre de leur fils, Magda et Panagiotis errent sans fin dans la pénombre de leur appartement de Keratsini, une banlieue populaire de l’ouest d’Athènes, juste à côté du Pirée. Incapables de se résoudre à ce drame, qui a «détruit notre famille», finit par lâcher Panagiotis, le regard éteint. Lui souhaiterait surtout qu’on «ne juge pas seulement l’assassin, mais qu’on remonte toute la chaîne, qu’on arrête et condamne tous ceux qui ont rendu ce meurtre possible».
Deux coups de couteau reçus en plein cœur ont fait de leur fils un symbole : celui de la dérive criminelle du parti d’extrême droite Aube dorée, entré pour la première fois au Parlement grec en 2012. Pavlos Fyssas, rappeur de 34 ans, aurait certainement préféré devoir sa célébrité à ses chansons. Il a fait la une des journaux grecs en martyr, poignardé dans la nuit du 17 au 18 septembre par des militants d’Aube dorée, une formation désormais ouvertement qualifiée de néonazie. La mort du jeune homme, un soir de match de foot dans une banlieue populaire, va déclencher en quelques jours un séisme politique et se transformer en affaire d’Etat. Pour la première fois depuis le retour de la démocratie, en 1974, l’état-major d’un parti représenté au Parlement se retrouve passible des plus graves poursuites pénales.
Un mystérieux arsenal de 4 000 armes
Depuis le 16 octobre, six députés d’Aube dorée ont perdu leur immunité parlementaire. Une semaine plus tard, les néonazis se sont vus privés du financement d’Etat accordé à toutes les formations représentées au Parlement. Le leader du parti, Nikos Michaloliakos, dort en prison depuis le 30 septembre avec deux de ses lieutenants, accusés de «participation à une organisation criminelle», le délit le plus lourd pour lequel peuvent être poursuivis des parlementaires, dans un pays où la Constitution ne permet pas d’interdire une formation politique. Le coup de filet des autorités s’est également étendu aux forces de l’ordre : plusieurs policiers ont été arrêtés, certains de leurs chefs poussés à la démission, parmi lesquels rien de moins que le directeur adjoint des services secrets. Ils sont soupçonnés d’avoir, au mieux, fermé les yeux sur les activités des néonazis grecs, qui ne se contentaient pas de collectionner les posters de Hitler et les casques des Waffen-SS dans l’intimité de leur domicile. Ceux-ci sont en effet soupçonnés d’être mêlés à divers rackets et réseaux de prostitution, et d’avoir organisé des camps de vacances paramilitaires où l’on promettait aux jeunes recrues d’«entrer un jour au Parlement avec les tanks», comme l’aurait confié un repenti aux juges chargés de l’enquête sur le meurtre de Pavlos Fyssas. La police recherche d’ailleurs toujours un mystérieux arsenal de 4 000 armes qu’Aube dorée aurait caché quelque part dans le pays, selon les confidences d’un ancien militaire britannique.
Il aura donc fallu la mort d’un jeune rappeur pour faire tomber les masques ? Après le crime, nombreux sont ceux qui ont souligné l’importance de ce «mort de trop» qui aurait réussi à réveiller l’opinion et les autorités. Car Pavlos Fyssas était grec, contrairement aux précédentes victimes d’Aube dorée, quasi exclusivement des immigrés. Mais cela ne répond pas à la question essentielle : comment Aube dorée, ce parti qui se prétend farouchement nationaliste, réservé «aux seuls Grecs de souche», a-t-il pu franchir ce pas de trop et assassiner un jeune Grec en pleine rue ? Qui a réellement guidé la main du meurtrier, un camionneur de 45 ans, père de deux enfants, à l’allure plus que banale, et qui avait en principe tout à perdre en s’impliquant dans un crime ?
En réalité, il s’en est fallu de peu pour que personne ne s’intéresse au meurtre de Pavlos et que son assassinat reste une affaire locale, vite classée sans suite. C’est le soir du crime que le scénario a dérapé. Grâce au réflexe inattendu d’une policière. Ce 17 septembre, Pavlos retrouve sa petite amie, Chryssa, et quelques copains pour aller voir la rencontre entre l’Olympiakos et le Paris-Saint-Germain. Comme tous les jeunes de la région du Pirée, Pavlos est un supporteur d’Olympiakos, prêt à hurler au moindre penalty raté. «Ils sont arrivés juste avant le début du match. Je m’en rappelle très bien car je connaissais Pavlos de vue, même si je ne savais pas qu’il était rappeur. Pour moi, c’était juste un jeune du quartier, confie le patron du Coralie Café, un bar de Keratsini dont la terrasse couverte dispose d’un grand écran plat. Pendant la rencontre, rien à signaler : Pavlos et sa bande buvaient des bières, l’ambiance était assez animée, comme à chaque fois que l’Olympiakos joue. Mais sans aucun débordement.» Lui affirme ne pas avoir remarqué les deux ou trois types (les versions divergent) qui, selon certains témoins, auraient envoyé des SMS en observant Pavlos pendant le match. «Ce n’est qu’à la fin de la soirée, quand tout le monde sortait du café, que j’ai aperçu moi aussi cette bande, surgie de nulle part, sur le trottoir d’en face», poursuit le patron.
«Il s’est retrouvé seul face à eux»
Une vingtaine d’hommes déjà échaudés commencent alors à interpeller le rappeur et ses amis, qui traînent encore dans la rue. Que se passe-t-il ensuite ? Le groupe de Pavlos décide de quitter les lieux en remontant vers la rue Tsaldari, une grande avenue commerciale située un peu plus haut. Vraisemblablement un peu inquiet, Pavlos aurait alors conseillé à ses camarades de partir en courant. «Il s’est retrouvé seul face à eux. C’est tout à fait son style : sans être bagarreur, il n’aimait pas montrer qu’il avait peur. Il répétait qu’on peut toujours raisonner les gens», soupire son père, Panagiotis.
Très vite, le ton monte. Trois hommes se détachent du groupe et se rapprochent de Pavlos, le bousculent. Restée en retrait, Chryssa, sa petite amie, voit tout et s’alarme. Elle tente d’alerter un groupe de policiers qui, curieusement, observent passivement la scène à distance. En vain. Elle les supplie encore, lorsqu’une voiture arrive soudain en trombe et s’arrête pile devant l’attroupement. Un homme en sort, saisit Pavlos comme s’il voulait l’embrasser et lui plante deux coups de couteau en plein cœur. Avant de s’effondrer, le jeune homme a juste le temps de montrer son meurtrier aux policiers qui ont fini par se rapprocher.
Un stage pour apprendre «à trancher une carotide»
C’est à ce moment-là que, rompant avec l’inertie de ses collègues, une policière sort soudain son arme, la braquant sur l’assassin. Lequel semblait tellement certain de son impunité qu’il s’attardait encore dans sa voiture après avoir jeté le poignard dans le caniveau. «Sans le courage de cette policière qui a arrêté le meurtrier, on en serait encore à spéculer sur les causes d’un meurtre jamais revendiqué. Et certains affirmeraient toujours qu’il s’agit juste d’une bagarre d’après-match qui a mal tourné», souligne le célèbre journaliste Pavlos Tsimas de Mega TV, la principale chaîne privée.
Dans un premier temps, c’est d’ailleurs la version qui s’impose : une embrouille entre jeunes de banlieue liée au foot. Mais la justice découvre très vite que Georges Roupakias, le meurtrier arrêté, est membre d’Aube dorée. Et l’examen de son portable révèle qu’il a appelé plusieurs responsables du parti, juste avant et juste après le crime. «Georges était à la maison, on l’a appelé et il est sorti tout de suite», confessera sa femme.
Georges Roupakias a-t-il également fait partie de ces recrues envoyées en stage pour apprendre «à trancher une carotide», comme l’ont révélé aux juges plusieurs transfuges d’Aube dorée, qui évoquent aussi «un véritable catéchisme de la haine» ? Encarté depuis seulement un an, il était payé par le parti et apparaît sur plusieurs photos prises lors des rassemblements organisés par les néonazis, malgré les dénégations initiales des chefs d’Aube dorée, qui ont d’abord affirmé ne pas le connaître. Ces derniers vont être, eux aussi, rapidement interpellés. Grâce aux dossiers détenus par les services secrets grecs, qui les avaient placés sur écoute depuis longtemps.
Coïncidence du meurtre et d’une manifestation
On peut s’en féliciter. Mais certains commentateurs ont fait part de leur trouble : ainsi la police avait sous le coude de quoi les coffrer depuis longtemps… Pourquoi, alors, n’a-t-elle pas agi plus tôt ? «Aube dorée a longtemps joué un rôle bien commode. Ce parti est devenu populaire en se déclarant “antisystème”, opposé à la classe politique traditionnelle que tout le pays déteste. Mais ce n’est qu’une apparence. Au Parlement, Aube dorée a toujours voté comme le gouvernement : pour les licenciements, les privatisations, les baisses de salaire. Même topo pour ses agressions contre les étrangers : elles permettaient aussi de justifier ou minimiser l’impact des politiques contre l’immigration. La nuit, Aube dorée orchestrait des pogroms ; le jour, le gouvernement encourageait les rafles et les emprisonnements des migrants dans des camps où les conditions de vie sont inhumaines, explique dans son bureau du centre d’Athènes Dimitri Zotas, avocat de plusieurs immigrés victimes du parti néonazi. Le problème, c’est qu’Aube dorée a fini par échapper à ses démiurges. Forts de leur popularité en hausse, à près de 15% à la veille du meurtre de Pavlos, jamais inquiétés pour leurs agressions contre les immigrés, les néonazis se sont sentis invulnérables. Ils ont cru qu’ils pouvaient aller encore plus loin, peut-être trop loin.»
Mais pour ce militant des droits de l’homme, le sursaut des autorités et le gigantesque coup de filet qui a suivi le meurtre tiennent à une coïncidence : «L’assassinat de ce jeune homme a eu lieu en plein mouvement social. Le 18 septembre, le jour où le drame est connu, une immense manifestation était prévue dans le centre d’Athènes. Elle va se déplacer à Keratsini, où il n’y a jamais eu autant de monde dans la rue. Le gouvernement a compris tout de suite qu’il y avait un risque de convergence entre la contestation sociale et l’émotion suscitée par ce crime. Et c’est pour éviter des émeutes, comme celles qui ont enflammé Athènes en 2008 après la mort d’un manifestant de 15 ans, qu’ils se sont décidés à casser cette alliance implicite avec les néonazis», croit savoir l’avocat.
Le jeune manifestant tué par un policier en 2008 s’appelait Alexis Grigoropoulos. Pavlos Fyssas lui avait dédié une chanson, sans savoir qu’il le rejoindrait au panthéon des jeunes martyrs victimes de la violence. Mais, d’ailleurs, pour quelle raison précisément le rappeur est-il devenu un martyr ? En écoutant les paroles de ses chansons, on peut être intrigué. Il y est certes question d’intolérance et de forces obscurantistes. Mais rien qui évoque directement Aube dorée. Les paroles sont bien plus virulentes lorsqu’il dénonce les effets dévastateurs de la crise pour une jeunesse privée d’avenir, ou lorsqu’il se propose de «baiser» Angela Merkel dans son dernier titre. Alors, pourquoi Aube dorée aurait-il fait de ce jeune homme, qui n’appartenait à aucun parti et n’était pas non plus une star du hip-hop, une cible à abattre ? «Entre deux chansons évoquant vaguement les dangers du fascisme, Pavlos en composait quatre sur les gonzesses ou la crise», confirme son ami d’enfance Petros Poundivis.
Ce géant, qui ressemble à un Mister T. grec, est lui aussi rappeur, membre du groupe PsyClinic TactiX. Mais c’est d’abord un ouvrier. Comme le fut Pavlos. Avant d’envisager une carrière artistique, les deux garçons se sont cassé le dos comme leurs pères aux chantiers navals de Perama, la grande zone portuaire industrielle d’Athènes, qu’on appelle précisément «la Zone». Un vaste périmètre fermé où des entrepôts aux murs tagués longent les quais face à quelques cargos rouillés. «Pavlos a décroché au bout de cinq ans. C’est un boulot très dur, les accidents sont fréquents. Mais il s’est toujours considéré comme un enfant de la classe ouvrière. Il refusait d’appartenir à un parti, mais son nom figure toujours sur la liste des membres du Syndicat des métallos. Ici, il était très populaire, c’était une grande gueule, toujours prêt à l’ouvrir pour défendre les victimes de la crise dans le quartier, et c’est pour ça qu’on l’a tué», assène Petros.
Lourdement frappée par la crise, la Zone reste le dernier bastion rouge dans une région où les néonazis gagnent chaque jour du terrain. Perama, Nikaia, Keratsini : les quartiers de la région du Pirée ont été dévastés par six ans de cure d’austérité. «Le démantèlement des services publics, les licenciements massifs ont poussé les gens au stade de la survie. Un quart des foyers de Perama n’ont plus l’électricité, car ils n’ont plus les moyens de la payer. Alors, forcément, certains se montrent sensibles aux sirènes d’un parti qui crie “tous pourris”, désigne les immigrés comme responsables et distribue des conserves et des pâtes…» soupire Petros. Reste donc la Zone, tenue depuis toujours par PAME, le syndicat proche du parti communiste KKE, qui continue à résister aux pressions patronales. «Ils font le forcing au nom de la crise et veulent abolir les conventions collectives, nous réduire à des salaires du niveau de l’Inde. Entre eux et nous, c’est la guerre», souligne encore Petros.
Trois jours avant le meurtre du rappeur, un incident a frappé les esprits : le soir du 14 septembre, des militants communistes de la Zone se trouvent sur la bien nommée avenue de la Démocratie. Ils collent des affiches pour annoncer un festival, lorsqu’ils sont soudain attaqués par une cinquantaine de membres d’Aube dorée. «C’était très impressionnant. Ils ont débarqué en colonnes, de toutes les rues adjacentes, armés de gourdins et de pieux. Deux flics à moto étaient là aussi, un peu à l’écart. Ils n’ont pas bougé lorsque les pierres et les coups de bâton se sont abattus sur nous», explique Sotiris Poulikogiannis, un quadragénaire énergique qui dirige le Syndicat des métallos de la Zone. Résultat : neuf syndicalistes blessés, dont certains grièvement.
«Bras armé des armateurs»
«C’était la première fois qu’ils osaient nous attaquer aussi ouvertement. Pourtant, on savait que quelque chose était dans l’air. En août, en pleine période creuse, l’un de leurs responsables locaux s’est risqué à venir ici, dans la Zone. Il a tenu une réunion au cours de laquelle il a promis de nous détruire, de nous chasser d’ici», renchérit Thanassis Panagiotopoulos, lui aussi syndicaliste. L’homme qui proférait ces menaces en août, Yannis Lagos, député d’Aube dorée, est aujourd’hui en prison. Il fait partie de ceux qui ont communiqué plusieurs fois par téléphone avec l’assassin de Pavlos Fyssas, juste avant et après le crime. «Tout ça fait partie d’une stratégie : pour briser la résistance aux mesures d’austérité, il faut éliminer ceux qui se révoltent, il faut insuffler la peur. Tout le monde ici connaît les liens d’Aube dorée avec les armateurs et les grands industriels. Leurs réunions plus ou moins secrètes ont été révélées par la presse. Au Parlement, les députés fascistes votent toujours pour les armateurs, et sur le terrain, ils en sont le bras armé», affirme encore Thanassis.
Propos excessifs ? A la mi-octobre, une perquisition chez un armateur en fuite, soupçonné d’avoir favorisé la constitution du fameux arsenal que tout le pays recherche, a permis de découvrir un véritable petit musée à la gloire du nazisme dans une pièce secrète. Les enquêtes sur le financement d’Aube dorée, ouvertes après la mort de Pavlos Fyssas, auraient également confirmé l’implication d’au moins deux autres armateurs, sponsors réguliers des néonazis.
«Le monstre a fini par resurgir de sa tanière», soupire Dimitri Kousouris. Cet historien de 35 ans, spécialiste de la Grèce contemporaine, est bien placé pour analyser les racines du mal. Sa thèse, bientôt publiée en France, est consacrée aux collaborateurs grecs pendant la Seconde Guerre mondiale. Une période de l’histoire encore mal digérée en Grèce où, juste après l’occupation allemande, les horreurs du nazisme seront effacées par la violente guerre civile entre communistes et conservateurs. Bien des démons sont restés tapis dans l’ombre grâce à cette mémoire ambiguë. «Chaque camp a cultivé ses victimes. Ainsi la droite nationaliste commémore encore chaque année à Méligala, dans le Péloponnèse, les collaborateurs tombés sous les balles de la résistance communiste, laquelle a dû attendre 1981 et l’arrivée de la gauche au pouvoir pour être enfin reconnue officiellement comme le principal mouvement national de résistance à l’occupation», souligne Dimitri Kousouris, qui pointe le même processus d’amnésie pour la période plus récente de la junte des Colonels, au pouvoir de 1967 à 1974 : «On s’est contenté de juger quelques militaires accusés pour le coup d’Etat, pas pour la dictature. Et juste une épuration superficielle dans la fonction publique», rappelle-t-il.
«Les gens oublient le passé»
Mais pour le jeune historien, la mort de Pavlos Fyssas a réveillé des souvenirs plus personnels : il y a quinze ans, un soir de juin, lui aussi a failli mourir sous les coups des sbires d’Aube dorée. Lui aussi se trouvait dans un café, lui aussi était un symbole, jeune syndicaliste du mouvement étudiant, alors très mobilisé contre une réforme de l’éducation. Massacré à coups de bâtons et de pieux ce 18 juin 1998, il restera plusieurs jours entre la vie et la mort. Comme pour Pavlos Fyssas, la police prétendra d’abord qu’il s’agissait d’une bagarre entre jeunes liée au foot. Seul le chef de ses agresseurs, un jeune leader qui faisait alors figure d’étoile montante au sein d’Aube dorée, sera jugé : après sept ans de fuite, celui qui se faisait appeler «Périandros» en référence au tyran de Corinthe sous l’Antiquité se rendra de lui-même à la police. Le procès se déroulera sous tension, marqué par les menaces et les provocations des militants d’Aube dorée. Condamné à vingt-et-un ans de prison, Périandros n’en fera que quatre et sera libéré en 2009.
«Reste qu’en 1998, Aube dorée n’était encore qu’un petit groupe marginal. Aujourd’hui, c’est devenu un mouvement en pleine ascension, souligne l’historien. Il ne faut pas s’en étonner : dans cette période de crise extrême, la xénophobie, l’intolérance, la violence, qui sont diluées au sein de la société, se retrouvent exacerbées. Les gens oublient le passé et ne peuvent même plus imaginer l’avenir. Seule compte la survie au présent.»
Pavlos Fyssas avait un nom de scène : Killah P., pour kill the past («tue le passé»). Mais personne ne peut tuer le passé, il resurgit toujours au pire moment. «Le temps est venu d’avoir peur», avait prédit Nikos Michaloliakos, au soir des élections de juin 2012. Ce soir-là, un nostalgique des Colonels, admirateur de Hitler, venait d’entrer au Parlement.
http://www.liberation.fr/planete/2013/10/25/grece-aube-doree-contre-enquete-sur-un-assassinat_942403